Pourquoi faire de la PTME à Télimélé ?
L’OPALS vous a présenté en janvier le lancement de sa formation en Prévention de la Transmission Mère-Enfant (PTME) du VIH à Télimélé, Région de Kindia. Focus sur ce mode de transmission de l’infection à VIH.
Selon l’OMS, la Transmission Mère-Enfant (TME) du VIH peut se faire pendant la grossesse, pendant le travail, lors de l’accouchement ou au cours de l’allaitement maternel. Sans PTME du VIH, le taux de TME peut varier de 15% à 45%. Ce mode de transmission reste encore trop peu connu en Guinée avec environ 43 % des femmes et 49 % des hommes de 15-49 ans étant informés du risque de transmission du VIH d’une femme à son enfant, pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement (EDS 2018). De plus, de nombreuses femmes ne connaissent pas leur statut sérologique, ce qui rend difficile une prise en charge précoce. Cela montre l’importance de l’amélioration des informations transmises lors de la consultation prénatale.
Selon l’Enquête Démographique en Santé (EDS) de 2018 en Guinée, seulement 24,1% des femmes de la région de Kindia ayant eu une grossesse dans les 2 années précédent l’enquête ont bénéficié de conseils pré-test, d’un test de dépistage du VIH ainsi que du résultat, au cours d’une consultation prénatale. Ce chiffre indique un réel besoin de renforcement de la PTME du VIH dans la région. C’est pourquoi, l’OPALS a déployé son nouveau projet d’amélioration de la Santé Maternelle Néonatale et Infantile (SMNI) avec un volet PTME du VIH en juillet 2020 dans la préfecture de Télimélé (région de Kindia).
En Guinée, 21 % des femmes contre 29 % des hommes de 15-49 ans ont une connaissance complète des modes de transmission et de prévention du VIH (EDS 2018). Renforcer les informations et conseils donnés aux femmes en consultation prénatale est donc indispensable. Mais cela nécessite également une approche communautaire afin de favoriser l’utilisation des services de santé, dans une préfecture où seulement 57% des femmes enceintes se sont présentées pour une première consultation prénatale en 2019. De plus, évoquer la place de la consultation prénatale dans la PTME du VIH est essentiel. Cependant, il est également à noter que la prise en charge du VIH et des femmes enceintes vivant avec le VIH nécessite, en plus d’une formation appropriée, la disponibilité de tests et traitements adaptés. Or, dans la préfecture de Télimélé, nous observons une rupture d’intrants en PTME du VIH depuis plusieurs mois. Il est donc nécessaire d’agir sur l’approvisionnement en intrants pour favoriser le dépistage et la mise sous traitement antirétroviral (ARV).
Selon le Programme National de Lutte contre le VIH/SIDA et les Hépatites (PNLSH) (2017), les services de Prévention de la Transmission Mère-enfant (PTME) du VIH sont intégrés dans seulement 29% des structures de première ligne du pays (PS, CS, Hôpitaux et Cliniques). La mise à l’échelle des services intégrés de santé maternelle et infantile et de PTME du VIH sur le plan qualitatif et avec une couverture géographique est une priorité pour le Ministère de la santé. L’OPALS a d’ailleurs récemment renouvelé sa Convention cadre avec le Ministère de la santé qui lui accorde sa confiance pour la participation aux objectifs nationaux. En effet, l’OPALS agit à plusieurs niveaux pour participer, notamment, au Plan national d’accélération de la transmission mère-enfant du VIH et de la prise en charge pédiatrique initié en 2019 :
MEDICAL
- Formation PTME
- Poursuite des renforcements en santé maternelle initiés lors du projet 2016-2020
- Appui aux agents des centres de santé, grâce à des supervisions formatives, pour l’amélioration de la PTME
COMMUNAUTAIRE
- Sensibilisations des femmes enceintes au suivi de grossesse dans les communautés
- Sensibilisations théâtrales sur le VIH pour déstigmatiser les personnes vivant avec le VIH et rendre moins tabou le dépistage
- Sensibilisations radiophoniques sur tous les sujets liés au projet : santé de la mère, de l’enfant, VIH et accès aux soins